En réaction à une pétition d’artistes et d’acteurs culturels à charge contre les institutions de l’Etat, un collectif d’artistes marocains a initié une contre-pétition, dont les signataires se comptent exclusivement parmi les rangs des artistes et des créateurs marocains, et qui compte déjà 670 signataires.
Ces 670 artistes et créateurs signataires affirment que «le 10 août 2020, une pétition signée par “400 artistes marocains“ a été largement relayée par les médias internationaux. Sous le titre “Cette ombre est là“, cette pétition pointe un doigt accusateur sur ce qu’elle appelle “plusieurs cas d’emprisonnement politique, de harcèlements et de répression“». Et de poursuivre : «si nous respectons l’opinion et l’engagement de certains artistes signataires, nous déplorons en revanche que la majorité écrasante des noms qui constituent les 400 signataires de cette pétition ne sont pas à proprement parler des artistes connus pour avoir composé, écrit, peint ou sculpté des œuvres ou pour avoir enrichi le patrimoine culturel et artistique au Maroc par une de leurs créations. Nous déplorons également l’exploitation qui a été faite de cette pétition, laissant croire qu’un grand nombre d’artistes marocains en approuvent le contenu».
Les 670 signataires affirment désapprouver «la teneur du manifeste des “400 artistes“ et en dénoncent le caractère non équilibré et volontairement à charge contre les institutions de l’Etat». Ils dénoncent également «l’instrumentalisation» faite en leur nom, «laissant croire que les artistes et les créateurs de ce pays sont mobilisés par centaines contre une prétendue répression des libertés, et induisant ainsi en erreur l’opinion publique nationale et internationale».
Ces 670 premiers signataires précisent que nombre d’entre eux «se sont engagés en faveur des libertés pendant les années de plomb et mesurent tout le chemin parcouru par le Maroc dans le domaine du respect des droits humains». Ils appellent «à une critique constructive et non à des postures qui apportent seulement du grain à moudre à ceux qui ciblent notre pays».
Dans la première liste des signataires, on trouve les pionniers de l’art et de la création marocains, ainsi que des grands noms de la chanson marocaine comme Abdelewahab Doukkali, Abdelhadi Belkhayat, Naïma Samih, Latifa Raafat, Nouamane Lahlou, Mohamed El Ghaoui et Mahmoud Idrissi.
Ont également signé la pétition de grands noms de chanson populaire comme Hajja Hamdaouia, Omar Sayed, Najat Aatabou et Zina Daoudia.
Des compositeurs et des producteurs de musique de renom ont eux aussi signé la pétition, à l’instar de RedOne, Hassan Al-Qadmiri et Abdelati Amana.
Des artistes plasticiens de renommée internationale, comme Mohamed Melehi, Abdelkebir Rabi, Mehdi Qotbi, Ikram Kabbaj et Najia Mehadji ont adhéré à la pétition.
Des écrivains et poètes, comme le poète Mostafa Nissabouri, co-fondateur de la revue «Souffles» et l’écrivaine Rajae Benchemsi font eux aussi partie des pétitionnaires.
La communauté des architectes s’est également mobilisée dans cette pétition, à travers des signataires comme Rachid Andaloussi, Fikri Benabdellah et Rachid Boufous.
Des cinéastes comme Lahcen Zinoun, Mohamed Chouika et Idriss Rokh ont signé.
Dans le stylisme et le design, on retrouve parmi les signataires des noms connus, comme Fadela El Gadi, Albert Oiknine et Hicham Lahlou.
Le milieu des acteurs et des dramaturges a répondu présent, avec des noms comme Mohamed El Jem, Nouzha Regragui, Abdelkhalek Fahid et Naïma Ilyass.