L’écrivain et universitaire Abderrazak Benchaâbane a mentionné que la consommation culturelle a connu une augmentation impressionnante durant le confinement.
Le propriétaire de musées à Marrakech et spécialiste en écologie et ethnobotanique a précisé dans une interview avec la MAP, qu’à la suite de l’incapacité de quitter leurs lieux de résidence, plusieurs personnes se sont satisfaites par la lecture, le visionnage de films ou encore l’écoute de la musique.
Non seulement, les réseaux sociaux et les nouvelles technologies de l’information et de la communication ont facilité ce retour et ont rendu la lecture accessible mais aussi, gratuite dans certains cas, s’est-il réjoui.
Traitant les répercussions de la pandémie sur le secteur culturel à Marrakech, Dr. Benchaâbane a rappelé que la pandémie du coronavirus a donné un coup d’arrêt à l’ensemble de l’industrie culturelle au Maroc, qui est essentiellement associée au présentiel du public, étant donné l’échange entre public et artistes qui apporte tout le charme et cette singularité à un événement culturel quelconque, a-t-il expliqué.
« Le virtuel ne remplacera jamais le plaisir éprouvé lors d’un Live », a-t-il dit dans le même sillage.
Aux termes du chercheur, “les activités culturelles à Marrakech ont subi de plein fouet les répercussions de la pandémie de la Covid-19 et il faudra beaucoup du temps, même après le déconfinement, pour pouvoir parler d’une vraie reprise culturelle”.
M. Benchaâbane a estimé que la relance du secteur culturel après le déconfinement nécessite un plan bien étudié. Ce dernier exigerait l’engagement de l’Etat, des acteurs culturels, des collectivités locales et de tous les partenaires, sous une forme ou une autre, dans les événements culturels, a-t-il précisé.
M. Benchaâbane a appelé à rendre la culture une priorité et un secteur stratégique impliquant un intérêt grandissant et une intervention urgente comme celui de la santé, l’éducation ou l’emploi, considérant que “le coronavirus a réussi à attirer l’attention sur l’impératif d’accorder un intérêt particulier à la culture en tant que l’un des leviers majeurs du développement de notre pays”.
C’est l’ère où la culture doit occuper une place de choix et ne plus être perçu comme le “parent pauvre”, a-t-il ajouté, estimant que celle-ci doit, désormais, figurer au cœur des préoccupations, voire même d’être perçue comme « colonne vertébrale » de tout projet de développement.
La crise résultante par le nouveau coronavirus n’a fait que tirer au clair la place de la culture dans la cohésion de toute la société, a-t-il indiqué, déterminant en guise de conclusion que “la culture ne peut que nous enrichir, nous sauver et sauvegarder notre vivre-ensemble”.
Manal LAAKADY